MALADIES RHUMATISMALES …
... PAS QUE CHEZ LES SENIORS !
Les maladies rhumatismales … Tout le monde est concerné
Les jeunes parce que certaines formes de ces affections inflammatoires surgissent dès la vingtaine. Et les moins jeunes, car on peut agir à tout âge pour freiner leurs effets.
Trois millions d’Européens, dont 2 % de Belges, sont atteints de maladies rhumatismales. Soit des affections chroniques inflammatoires entraînant, lorsqu’elles ne sont pas traitées, des déformations croissantes des articulations, des douleurs fréquentes et une invalidité importante (si les doigts ou les genoux sont touchés).
Chacun des cartilages peut être touché : cervicales, épaules, hanches, poignets, genoux, pieds… Progressive, l’évolution s’étale sur des dizaines d’années. Hélas ! les premières manifestations ne sont pas toujours significatives, faisant davantage penser à des attaques virales. Ce qui retarde la consultation chez le rhumatologue et donc le diagnostic. Or, plus ce dernier est précoce, plus on observe de rémission, plus on parvient à prévenir les complications…
Sauvez les cartilages !
Les symptômes apparaissent de manière symétrique, au niveau des poignets, des mains et des pieds : ce sont des douleurs, des gonflements et des raideurs. Ils sont essentiellement présents le matin et provoquent parfois des réveils nocturnes. Si les médicaments sont prescrits dès les premières crises et avant l’apparition des lésions, s’ils sont administrés sur une longue période, ils atténuent fortement la douleur et préviennent la déformation des articulations. En revanche, quand l’inflammation n’est pas soignée, le cartilage de l’articulation et de l’os se détruit progressivement. Au fil du temps, la capsule articulaire se distend et les tendons se déplacent, provoquant d’invalidantes déformations.
Des antalgiques à la chirurgie
Bien que la prise d’antidouleurs et d’anti-inflammatoires soit tentante, elle doit néanmoins se réaliser sous suivi médical, vu l’intensité de leurs effets secondaires. Restent encore d’autres formules, réservées aux formes sévères : les anti-TNF, fabriqués par biotechnologie, traitent les symptômes et préviennent la destruction des articulations. Ultime recours : la chirurgie de l’arthrose permet le remplacement des articulations altérées par des prothèses. Elle fournit d’excellents résultats… lesquels restent limités dans le temps : entre 10 à 15 ans. Et une nouvelle intervention, au même endroit, demeure toujours plus compliquée à réussir techniquement. Et demain ? Tous les espoirs sont permis du côté des greffes de cellules formant et régénérant le cartilage. En attendant, la maladie ne se guérit pas encore.
Tout le monde debout !
Au fil du temps et sans thérapie, des gestes élémentaires pour Madame et Monsieur Tout-le-Monde deviennent plus compliqués à accomplir : s’accroupir, soulever une charge, peler un fruit ou un légume, se tenir dans les transports en commun, ouvrir une brique de lait… Non seulement ces manifestations sont invisibles (on ne semble pas malade), mais elles sont également cycliques. Un jour, on parvient à réaliser certains actes ; le lendemain, ces mêmes mouvements demeurent impossibles à répéter. Ce qui entraine de l’incompréhension de la part des tiers. L’activité physique régulière (à programmer en dehors des poussées inflammatoires) favorise la mobilisation du squelette. Inutile de viser les Jeux olympiques : une marche quotidienne, de la natation (en piscine chauffée), du vélo (qui « porte » le poids du corps et donc soulage les articulations), du yoga (qui favorise la souplesse) suffisent amplement. La kinésithérapie (et, mieux, celle réalisée en milieu aquatique) réduit les douleurs et privilégie la mobilité douce des mouvements. Bénéfice non négligeable : l’effort libère les endorphines et la sérotonine, des hormones favorisant l’euphorie et réduisant la souffrance.
Petits aménagements pour grands effets
Lorsqu’on souffre d’articulations douloureuses et moins mobiles, le quotidien exige une bonne dose de créativité. Et ce, notamment pour compenser les gestes devenus impossibles et favoriser l’autonomie. Les ergothérapeutes et les associations de patients fournissent des conseils judicieux. Tels que l’usage d’un casse-noix pour ouvrir une bouteille ou le choix d’un allume-gaz plutôt que des allumettes. Ils conseillent éventuellement le port d’orthèses, une contention qui, en immobilisant les articulations, soulage et prévient les déformations. Enfin, il existe de nombreuses aides techniques, disponibles dans les commerces spécialisés, etc.
Des astuces à partager
Parfois, même les gestes simples, comme les mouvements de pince entre l’index et le pouce, la prise en main ou le déplacement d’objets lourds, se révèlent compliqués. Voici quelques astuces malines et pratiques dénichées auprès des associations de patients !
- Tous les ciseaux font mal aux mains souffrant de rhumatismes. Utilisez, si possible, du matériel électrique ou des couteaux à roulette (comme pour découper les pizzas).
- Remplacez les boutons de porte à tourner par des poignées à abaisser, de grande taille.
- Entourez les manches des couverts d’un tube en mousse antidérapant (utilisé pour l’isolation du chauffage) afin de les rendre plus faciles à saisir.
- Utilisez un panier de cuisson pour éviter de transporter des casseroles trop lourdes. Vous ne soulevez alors que le panier rempli de légumes ou de poisson, et non pas toute la casserole (encore plus lourde si remplie d’eau).
- Pensez à une multiprise avec interrupteur qui coupe l’électricité sans devoir retirer la prise.
- Optez pour une brosse à dents électrique qui possède un manche plus gros.
- Choisissez le dentifrice en distributeur ou utilisez un presse-tube fixé au mur.
- Comme les pots à médicaments sont souvent compliqués à ouvrir, demandez au pharmacien de les transvaser dans des boîtes en carton.
Sources : Apprendre les bons gestes, apprivoiser les aides techniques, les arthrites inflammatoires, Collection les Guides pratiques visuels, vivre au quotidien, éditions Vivio – informations CLAIR* : www.clair.be.
*CLAIR, soit la Confédération de Lutte contre les Affections Inflammatoires Rhumatismales, regroupe de nombreuses associations de patients en Wallonie. Côté néerlandophone, Reumanet réunit les associations de victimes de rhumatismes. Leur objectif est de fournir des informations, de créer une chaîne de solidarité entre les personnes concernées, de sensibiliser le monde médical, de faire mieux connaître ces pathologies encore mystérieuses au grand public mais aussi aux instances politiques. Et ce, afin d’améliorer la reconnaissance et la prise en charge de ces troubles souvent invalidants…